Voilà une question qui pourrait sembler étrange à tout un chacun. Et pourtant, crainte parfois cachée, rarement formulée à voix haute – et pour cause – nombre d’entre vous se pose légitimement la question : ma façon de parler français est-elle un frein à ma candidature ou à mon intégration dans l’école que je souhaite rejoindre en France ?
C’est une certitude, la langue française se teinte nécessairement des habitudes régionales voire locales et chacun, avec des intonations plus ou moins franches, plus ou moins audibles, se fait le reflet d’une façon de parler, d’un accent spécifique, de phrasés ou d’expressions typiques.
Mais n’allez pas vous y tromper, si cela est vrai pour les francophones d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, cela l’est aussi pour les francophones de France !
Ainsi, un étudiant originaire de Lille n’aura probablement pas besoin de plus de 30 secondes pour identifier dans une simple discussion un de ses collègues originaire par exemple de Montpellier. Un étudiant de Nice se rendra probablement compte rapidement qu’il discute avec un étudiant breton de la région de Rennes. Et ce ne sont que des exemples, chaque localité en France peut se vanter d’avoir ses propres accents, ses propres expressions, son propre parler. Le « titi » parisien ne fait pas exception à la règle même si dans cette région, le brassage des populations brouille un peu les pistes…
Quoi qu’il en soit, il n’existe pas de norme de prononciation reconnue. La prononciation n’est pas comme l’orthographe ou la grammaire et sa variation contribue largement à la beauté et à la richesse de la langue.
Imaginez une langue sans accents, elle manquerait cruellement d’intérêt un peu comme un plat sans sel, sans épices.
Que votre prononciation en français laisse entendre des accents d’ailleurs n’est pas et ne doit pas être une source d’angoisse. Rappelez-vous que chacun, même sur le territoire français, dévoile naturellement un peu de son origine lorsqu’il s’exprime.
N’ayez donc pas peur de vous exprimer librement, faites-le sans vous inquiéter de la perception de vos interlocuteurs : les plus curieux ne reconnaissant peut-être pas la musicalité particulière de vos mots vous demanderont surement d’où vous venez… comme ils le feraient sans doute avec un accent corse, alsacien, toulousain, différent du leur.
Et si toutefois vous étiez amené à rencontrer des glottophobes – puisque ce néologisme existe (personnes en méprisant d’autres en raison de caractéristiques de leur discours tels l’accent ou la syntaxe) – nous citerons simplement Michel Audiard aux conseils bien avisés: « Je ne parle pas aux cons, ça les instruit. »
Vous êtes les bienvenus dans nos écoles ! Ensemble, nos différences sont nos richesses.